Les associations professionnelles et les réseaux d’entrepreneurs sont à la mode ! De plus en plus d’indépendants se rendent compte de l'importance d’appartenir à un réseau. Ne serait-ce que pour garder le contact et assurer sa visibilité. Mais quels types d’associations existent ? Quelles sont leurs règles ? Comment bien choisir le réseau auquel s’affilier ?

Historique des associations patronales en Suisse

Il n’y a pas de mystère quant au fait qu’il est difficile d’être entrepreneur de nos jours. Avenir incertain, recherche constante de clients, dépendance de la conjoncture économique, solitude et pression sociale font partie des soucis récurrents des patrons. Ces derniers ont compris depuis longtemps qu’à plusieurs, on est plus forts et que l’on a plus d’impact. Les associations professionnelles ont donc vu le jour grâce à cette volonté de regroupement des chefs d’entreprises.

Mais nous verrons que les associations patronales et les chambres de commerce se voient de plus en plus voler la vedette par les clubs d’apporteurs d’affaires et de soutien aux entrepreneurs. Elles se modernisent et revoient leurs offres pour se digitaliser et s’adapter aux exigences de l’audience.

Définition et fonction association patronale

Qu’est-ce qu’une association patronale ? Il s’agit d’un “groupement volontaire et privé d’entrepreneurs, dont le but est la défense de leurs intérêts communs vis-à-vis des syndicats de l’Etat. Elle est le porte-parole de ses membres en matière de tarifs, de politique sociale et de marché du travail”. (Source : Syna.ch)

Ces organisations sont actives au niveau régional ou par branche professionnelle et ont un but économique et de protection au travers de certaines prestations (consulting pour le droit du travail, assistance juridique, prestations sociales etc.). Lire l’article sur les assurances sociales en Suisse.

Origine : organisation fédérales et régionales au 19ème siècle

Les premières associations d’entreprises sont nées dans l’ancienne Confédération et étaient connues plutôt sous le nom de corporations. À l'époque, les pouvoirs religieux, économiques et politiques n’étaient pas aussi séparés qu’aujourd’hui. Les gros commerçants et les maîtres artisans se sont donc regroupés pour défendre leurs intérêts communs et ont rapidement acquis un poids considérable.

Entre 1750 et 1850, des chambres de commerce cantonales ‘officielles’ ont vu le jour afin de réguler le commerce aux frontières, les politique de change, le système de faillites etc..

Les associations modernes que nous connaissons aujourd’hui sont quant à elles nées au milieu du 19ème siècle. L’essor du mouvement ouvrier suite à l’industrialisation a soulevé des problématiques sociales importantes et ces organisations souhaitaient diminuer le pouvoir absolu de l’État et des employeurs. La plus importante et la plus influente de ces fédérations était l’USCI (Union suisse du commerce et de l’industrie), composée d’une multitude de fédérations régionales et cantonales représentant plusieurs domaines d’activités. Elle resta pendant des décennies l’interlocuteur principal de l’administration concernant la politique économique et sociale. Cela a donné suite à une coopération entre l'État et les fédérations au travers de subventions. (Source : Histoire de la sécurité sociale en Suisse)

Avant et durant la Première Guerre mondiale, les conventions patronales et chambres économiques spécifiques à certains corps de métiers obtiennent leur indépendance juridique, ouvrant la porte à la création des nouvelles organisations modernes.

3 groupes d'organisations économiques et patronales

En Suisse, il existe aujourd’hui différents groupes d’associations économiques et patronales en fonction des objectifs et des prestations offertes par chacune.

Associations professionnelles et leur fédération faîtière

Ces groupes ainsi que la fédération faîtière, l’USCI, sont compétents pour traiter des questions et soucis techniques, économiques ou fiscaux. Ils regroupent les entreprises par secteur d’activité, notamment les gros acteurs de l’industrie mais également les petits artisans et moyennes entreprises. On compte parmi ces associations :

●       l’USAM (Union suisse des arts et métiers) ;

●       la Société suisse des entrepreneurs ;

●       l’Association suisse des brasseries ;

●       l’Association suisse des hôteliers ;

●       l’Union patronale suisse ;

●       d’autres associations particulières pour certains domaines comme la construction, les machines etc.

Associations patronales

Les associations patronales ont pour particularité d’être des références pour les questions relevant du droit du travail en Suisse (lire notre article). Par exemple : conditions de travail, salaires, durée de travail etc. selon les différentes branches. Les questions sociales et du droit du travail sont au cœur de leurs engagements. Elles interviennent pour défendre les intérêts des syndicats et assurer la médiation entre employés et employeurs. Leur activité principale est d’ailleurs d’agir en tant que médiateur au sein des conflits et de rédiger des conventions collectives de travail afin de satisfaire toutes les parties. En cas de grèves, elles peuvent également intervenir pour mettre sur pied des assurances.

Chambres économiques locales ou régionales

Les chambres de commerce exercent aujourd’hui encore des fonctions paraétatiques. Jusqu’à 1850, il était obligatoire pour les entreprises d’être affiliées à une chambre économique locale ou régionale. Certaines industries ont néanmoins conservé leur propre organisation, comme pour la Chambre suisse de l’horlogerie jusqu’en 1948 par exemple. (Source : Dictionnaire historique de la Suisse)

Les chambres de commerce que nous connaissons aujourd’hui sont plutôt des sociétés auxquelles les entrepreneurs sont désormais libres de s’affilier ou non.

Les autres réseaux d'entrepreneurs en Suisse

Et il y a les autres, c’est-à-dire les réseaux professionnels spécifiques, cantonaux, régionaux ou locaux et les clubs ‘’business’’. Leur intérêt est qu’ils peuvent rassembler non seulement des corps de métiers, mais également des membres issus de domaines professionnels très différents. Une aubaine pour diversifier son réseau de contacts… et de prospects !

Quels cercles d'entrepreneurs existent en Suisse ?

Dans ces réseaux ou groupes, c’est souvent le networking qui est à l’honneur, toutes spécialités confondues. Aussi appelées cercles privés non patronaux, ces associations ont pour but la visibilité et le soutien mutuels des membres. Régulièrement, des événements sont organisés pour promouvoir la découverte des membres et favoriser les échanges et la collaboration.

Certains réseaux font de leur cœur d’activité la recommandation pour des contrats et mandats. C’est par exemple le cas du BNI (Business Network International) qui vise toujours à augmenter le chiffre d’affaires généré par ses membres. Le réseau ne s’en cache pas et en fait d’ailleurs son argument principal, se positionnant comme un apporteur d’affaires.

Avantages : réseau d'entrepreneurs ou chambre de commerce ?

Appartenir à une chambre de commerce comporte toujours des avantages, même si ces dernières sont fortement concurrencées par les nombreux clubs d’entrepreneurs. Elles s’adaptent donc, tant au niveau de la flexibilité pour les admissions que dans l’offre. Ainsi, elles diversifient leurs prestations en organisant davantage d’événements, en se digitalisant et en privilégiant la coopération inter-réseaux.

Prestations juridiques et sociales

Les associations patronales ont des ressources importantes et proposent des prestations incluses dans le membership. Les patrons d’entreprise peuvent avoir accès à des prestations sociales et juridiques (LPP, comptabilité, salaires, assurances sociales, assistance et conseil juridique).

Cela tout au même endroit et souvent inclus dans le prix de la cotisation annuelle. Un avantage très pratique qui permet également de centraliser certains coûts pour les entreprises.

Élargir son réseau

Les contacts, toujours les contacts ! Aucun mystère sur l’importance d’avoir un réseau professionnel de nos jours.

Appartenir à un cercle d’entrepreneurs permet non seulement de promouvoir son entreprise, mais aussi de trouver des partenaires et clients potentiels.

Valoriser les petites PME

Outre le réseau professionnel et personnel, la visibilité est également importante, et pas seulement online.

L’affiliation à un de ces réseaux permet d’ancrer son entreprise au niveau local ou régional et de la faire connaître. Encore plus si votre entreprise est liée aux acteurs et commerçants locaux.

Un soutien mutuel

Être entrepreneur est loin d’être facile. Devenir patron demande une préparation et une introspection personnelle (lire l’article). Entre la pression et les doutes persistants, il peut être rassurant de se retrouver avec des gens qui partagent les mêmes angoisses et les mêmes problématiques.

Les réseaux professionnels ont donc aussi pour but de favoriser les rencontres et les partages d’expériences entre les membres.